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decembre i593. 539
Le lundi i3 de ce mois, la recherche du livre du Manant aiant esté commandée, Labruiere, lieutenant civil, fist seller dés le matin toutes les imprimeries; qui est une vraie procedure pour ne rien trouver, comme sçavent ceux qui sont du mestier. Aussi dés l'aprés disnée Chaudiere, Nivelle et Rolin - Thierri, contre lequel y avoit de grandes conjectures qu'il en estoit l'imprimeur, eurent main levée; et aprés avoir esté assignés pour estre ouis, furent renvoiés.
Cependant à Gueffier, libraire, qu'on appeloit en l'Université le tuteur de Jean Richer, en fust baillé un cé jour tout mouillé par Crucé, un des Seize, pour relier; et le lendemain lui en fust baillé jusques à trente ( à ce qu'on disoit), qu'il lui devoit relier la nuit. Et deposoient les voisins qu'environ quinze jours auparavant que ce beau livre se vid en lumiere, Crucé alloit deux fois le jour à l'imprimerie de Rolin-Thierri.
Le samedi au paravant, im libraire de la rue Saint-Jacques m'en vendist un un escu; lequel, aprés l'avoir veu et fait un extraict d'icelui, je baillé à la veufve Rofifet, pour trois escus qu'elle m'en paia : lequel elle revendist le lendemain six escus à un homme, pour porter à Saint-Denis : dont on eust eu dix escus d'un nommé Dubacq trois jours aprés, ayant esté envoie expres du Roy à Paris, pour lui en recouvrir un à quelque prix que ce fust.
Le mecredi 15 do ce mois, le president Le Maistrex dit Devaux, qui estoit du conseil du duc de Maienne % mourust à Paris en sa maison, en la fleur de son aage. Sa .femme en le pleurant disoit que c'estoit un bon ca-. tholique, et qu'il ne se passoit jour qu'il ne dit ses-heures amc son homme.
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